mercredi 19 mars 2008

Opération Iraqi Freedom - Offensive alliée en Irak - Contexte de l'intervention militaire anglo-américaine

Le président George W. Bush a pris la décision d'intervenir militairement en Irak au cours du second semestre 2002.


Raisons invoquées par Washington:

- Non respect des résolutions successives du Conseil de Sécurité de l'ONU, depuis 1991 et la fin de l'opération Desert Storm ("Tempête du Désert"), sur le désarmement de l'Irak et la fin de son programme de développement d'armes de destruction massive.

- Neutralisation par la coalition des armes de destruction massive que Saddam Hussein est censé détenir.

- Liens de Saddam Hussein et du régime baasiste irakien avec des mouvements terroristes islamiques du Proche-Orient et du Golfe Persique, opérant en Israel, dans les Territoires occupés palestiniens, la Bande de Gaza, le Liban, la Turquie et en Arabie Saoudite.

- Arrestation de Saddam Hussein et de ses deux fils. puis comparution devant un tribunal pénal international.

- "Guerre globale" contre le terrorisme: élimination d'un futur allié potentiel d'Al-Qaida, responsable des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, et de plusieurs autres contre le destroyer USS Cole, ou des ambassades et intérêts américains en Afrique. Elimination du principal bailleur de fonds du terrorisme palestinien.


Autres raisons officieuses "suggérées" par des mouvements anti-guerre ou anti-mondialistes, mouvements anti-Américains, ou même divers partis politiques en Europe, de gauche ou de droite:

- Liens entre Washington et des intérêts pétroliers, tels que le Groupe Carlisle, Halliburton ou Enron.

- Liens entre Washington et des compagnies de sous-traitance de matériel militaire (Halliburton).

- Volonté des Américains de s'emparer des champs pétrolifères et/ou de contrôler le marché pétrolier du Golfe Persique.

- Etc.


Polémique sur les armes de destruction massive irakiennes.

En 2002, les inspecteurs en désarmement de l'ONU publient un rapport écrit par l'analyste Kenneth Katzman (1), dans lequel ils mentionnent qu'ils ont découvert, entre 1991 et 1994, une quarantaine de laboratoires secrets de recherche nucléaire ainsi que plusieurs programmes clandestins d'enrichissement d'uranium.

Le 27 janvier 2003, Hans Blix (2) publie un rapport explosif dans lequel il affirme que les inspecteurs de l'ONU auraient découvert, fin 2002, que Saddam Hussein a produit du gaz VX (3) et du thiodiglycol (4), assez proche du gaz moutarde employé pendant la guerre Iran-Irak entre 1982 et 1988, ainsi que des missiles balistiques à moyenne et longue portées, dérivé du Scud.

En 2000, Richard Butler, diplomate australien, responsable de la "Commission Spéciale des Nations Unies" chargée des recherches des ADM après l'opération Desert Storm de 1991, a publié un livre intitulé "The Greatest Threat: Iraq, Weapons of Mass Destruction, and the Crisis of Global Security" (5) dans lequel il explique que Saddam Hussein produit du Gaz VX (3). Le régime irakien a d'abord démenti, puis reconnu en avoir produit seulement 200 litres, puis 3900 litres mais sans toutefois être en mesure de les utiliser comme armes.


Résolution 1441 du Conseil de Sécurité de l'ONU.

Le 8 novembre 2002, le Conseil de Sécurité des Nations Unies, après plus de deux mois de discussions, adopte à l'unanimité la résolution 1441, qui donne à Saddam Hussein une dernière chance et un délai supplémentaire d'un mois pour se conformer aux résolutions antérieures adoptées depuis 1991.

S'il n'obtempère pas, les Nations Unies annoncent qu'ils mettront tout en oeuvre pour l'obliger à les respecter.

http://www.un.org/french/docs/sc/2002/cs2002.htm

Pour George Bush et les militaires américains, il n'en faut pas plus pour légitimer, aux yeux du droit international, leur intervention contre l'Irak.

Les Nations Unies et la communauté internationale vont bientôt se diviser en deux groupes opposés sur cette question de la légitimité de l'option militaire:

- Coalition alliée. Menée par Washington et regroupant 49 Etats: Afghanistan, Albanie, Angola, Australie, Azerbadjan, Bulgarie, Colombie, Costa Rica, République Tchèque, Danemark, République Dominicaine, Salvador, Eryhtrée, Estonie, Ethiopie, Géorgie, Honduras, Hongrie, Islande, Italie, Japon, Koweit, Lettonie, Lituanie, Macédoine, Iles Marshall, Micronésie, Mongolie, Pays-Bas, Nicaragua, Iles Palau, Panama, Philippines, Pologne, Portugal, Roumanie, Rwanda, Singapour, Slovaquie, Iles Salomons, Corée du Sud, Espagne, Iles Tonga, Turquie, Ouganda, Ukraine, Grande-Bretagne, Etats-Unis et Ouzbekistan.

http://www.whitehouse.gov/news/releases/2003/03/20030327-10.html

- "Camps de la paix". Mené par la France, la Chine, l'Allemagne et la Russie, qui prétendent que toutes les solutions "pacifiques" pour résoudre la crise n'ont pas été épuisées, et donc qui s'opposent à l'option militaire de la Coalition alliée. Il regroupe des pays comme la Belgique, la Grèce, le Canada, la Norvège, la Croatie, Israel, l'Egypte, la Libye, l'Algérie, la Tunisie, le Maroc, etc.


(1) Spécialiste dans les affaires du Moyen-Orient pour le Service de Recherche du Congrès.
http://www.pbs.org/newshour/bb/bio/katzman_bio.html

(2) Haut fonctionnaire suédois des Nations Unies. Président exécutif de la Commission de contrôle, de vérification et d'inspection des Nations Unies (COCOVINU). C'est donc le responsable des équipes d'inspecteurs en désarmement de l'ONU présent en Irak depuis 1991.

(3) Neurotoxique inventé en Grande-Bretagne en 1952. Version améliorée du gaz Sarin. Le VX s'attaque aux systèmes nerveux et musculaire, entraînant la mort des sujets exposés en quelques minutes.

(4) http://en.wikipedia.org/wiki/Thiodiglycol

(5) Titre français: "La plus grande menaces: les ADM de l'Irak et la crise de sécurité globale". ISBN 1-58648-039-1.

Aucun commentaire: