dimanche 16 mars 2008

Iwo Jima, 23 février 1945 - Ira Hayes et la célèbre photographie de Joe Rosenthal au sommet du Mont Suribashi


Ira Hamilton Hayes, un jeune Amérindien de la tribue Pima, engagé dans le Corps des Marines en 1942, est né le 12 janvier 1923 et décédé le 24 janvier 1955. Ils est l'un des six soldats Américains immortalisés par Joe Rosenthal, de l'Associated Press (AP), sur sa photo "Raising the Flag on Iwo Jima", prise le 23 février 1945 en fin de matinée, au sommet du Mont Suribashi.

http://www.pentagon.gov/specials/nativeam02/flag.html

http://www.pentagon.gov/specials/nativeam02/images/lflage.gif

http://en.wikipedia.org/wiki/Raising_the_flag_on_Iwo_Jima

De gauche à droite, visible sur la photo: Ira Hayes, Franklin Sousley, John "Doc" Bradley et Harlon Block.

Les deux derniers soldats figurent au second plan: Michael Strank derrière Sousley, et René Gagnon, derrière Bradley.



L'histoire du premier, Ira H. Hayes, retiendra particulièrement l'attention du public du fait de ses origines amérindiennes.


1. Premier ou second drapeau?

"Raising the Flag on Iwo Jima" est le nom donné à la photographie prise par Joe Rosenthal.

Elle dépeint cinq Marines et un infirmier de la Navy (John Bradley) hissant la bannière étoilée, fixée au bout d'une barre mettalique, au sommet du Mont Suribashi, un volcan éteint, le point culminant de l'île, à 166m d'altitude.

Ce 23 février 1945, à 10h30, une section de la Compagnie Easy, 2ème Bataillon, 28ème Régiment, 5ème Division de Marines US, commandée par le lieutenant Harold G. "Hal" Schrier, atteint le sommet du volcan, après quatre jours de combats sanglants ininterrompus.

La suite est connue: cinq Marines et un infirmier de la marine plante le drapeau américain, et la photo de Rosenthal, symbole de cette campagne, va faire le tour du monde et devenir une des plus célèbres photos de la Seconde guerre mondiale.

L'histoire aurait pu s'arrêter là. Mais ce ne sera pas le cas.

Car en réalité, il y eut deux hissages d'un drapeau américain. Et la photo de Rosenthal représente la seconde.

Le premier drapeau, celui du 2ème Bataillon du colonel Chandler Johnson, de 137cm sur 71cm, est photographié par le sergent d'état-major Louis R. Lowery, pour le journal de l'USMC "Leatherneck" ("Nuques de cuir") Magazine.


Le hasard voulu qu'à ce moment, le Secrétaire d'Etat à la Marine, James V. Forrestal, se trouvait avec le commandant du Corps expéditionnaire de l'USMC, le général Holland M. Smith, à bord d'une péniche, et s'apprêtaient à débarquer sur l'île.

La péniche accoste juste après que le drapeau original ne soit hissé, et la vue de ce drapeau provoque chez les deux hommes un sentiment d'euphorie.

Puis Forrestal décide de récupérer le drapeau. Quand Johnson prend connaissance de la demande de Forrestal, il explose: "Je voudrais bien voir ça!". Pour lui, le drapeau au sommet appartient à son unité, et le lui reprendre est impensable.

Johnson décide donc de mettre l'original à l'abri. Il ordonne à l'un de ses subordonnés, le lieutenant Ted Tuttle, de trouver un drapeau de substitution.

Tuttle en trouve un à bord du navire de débarquement LST-779, sur la plage, et le rapporte à Johnson. Celui-ci, à son tour, le confie à l'un de ses messagers, René Gagnon, et lui ordonne de l'apporter au sommet du Mont Suribashi. Gagnon l'atteint peu avant midi.

Au même moment, Joe Rosenthal, accompagné de deux autres photographes du Corps des Marines, dont le sergent Bill Genaust et sa caméra, gravit les pentes du volcan. Le groupe croise en chemin Lowery, l'auteur du premier cliché, celui du drapeau original du bataillon. Ce dernier indique au trois photographes que le sommet serait un endroit tout indiqué pour leurs prises de vue.

Ceux-ci l'atteignent à l'instant même où les cinq Marines et l'infirmier de l'US Navy Bradley s'apprêtent à dresser le drapeau de substitution, accroché à un mat metallique.

Rosenthal en profite pour prendre l'évènement sur le vif et immortalise cet instant.

Cette photographie fera le tour du monde et vaudra à son auteur le Prix Pulitzer de la photographie de 1945. Elle deviendra un des plus célèbre clichés de la guerre, symbolisant à elle toute seule la campagne d'Iwo Jima.


2. Polémique sur une mise en scène.

Après cette première photographie de la pose du drapeau, Rosenthal demande aux Marines présents de poser devant le mat pour un second cliché.

Le sergent Bill Genaust, qui accompagne Rosenthal, filme également cet épisode avec une pellicule Kodakrome 16mm couleur. Malheureusement, celui-ci sera tué neuf jours plus tard.


Rosenthal appellera sa seconde photo "cliché de gung-ho".

Quelques jours plus tard, on demanda à Rosenthal s'il avait demandé aux Marines, pour la photo "Raising the Flag", de poser. Celui-ci, croyant que la question se référait à la seconde photo "Gung-ho", répondit par l'affirmative.

Lorsque Rosenthal réalise son erreur, il est trop tard!

Se basant sur cette réponse, Robert Sherrod, correspondant pour le journal Time-Life, informe le siège New-Yorkais de son magazine, que la pose du drapeau est une mise en scène orchestré par Rosenthal.

L'émission de radio du Time, "Time View the News", diffuse cette "révélation", et accusa Joe Rosenthal "d'être monté sur le mont Suribashi après que le premier drapeau y fut planter".

La conséquence de cette diffusion fut que l'on accusa, à plusieurs reprises, le photographe d'avoir volontairement mis en scène l'image, ou d'avoir voulu dissimuler la pose du drapeau original. Une critique littéraire du New York Time alla même jusqu'à suggérer qu'on lui retire son Pulitzer.

Finalement, sa malheureuse bévue poursuivra Rosenthal tout le reste de sa vie. Durant les décennies suivantes, il ne cessera de réfuter les accusations et calomnies dont il faisait l'objet.


3. Hollywood et la bataille d'Iwo Jima.

En 2006, Clint Eastwood réalise le film "A la Mémoire de nos Pères" [TO "Flags of Our Fathers], basé sur le livre éponyme de James Bradley, le fils d'un des soldats immortalisés sur la photographie de Joe Rosenthal.


http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=60580.html

L'année suivante, Eastwood récidive avec "Lettres d'Iwo Jima" [TO "Letters from Iwo Jima"]. Le réalisateur américain montre cette fois la bataille du côté japonais.


http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=112342.html

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